Louis Guilloux, né le 15 janvier 1899 à Saint-Brieuc et mort 14 octobre 1980 dans la même ville, est un écrivain français. Auteur du Sang noir, il appartient à cette «grande génération» de romanciers, déterminée par l’expérience de la guerre de 1914. «Romancier de la douleur», sensible au sort que la société réserve aux plus démunis, il se caractérise également par son engagement antifasciste. Il se situe au cœur des questionnements littéraires, politiques et existentiels de son époque. Il a vécu entre Paris et Saint-Brieuc que l’on reconnaît dans la petite ville de province qui sert de cadre à de nombreux romans. Mais en se refusant à lui attribuer un nom, il lui confère une très vaste portée. Il s’inscrit dans une veine réaliste, issue du naturalisme, qui justifie son rapprochement avec la littérature prolétarienne. Néanmoins, son œuvre se développe en pleine période de «crise du roman» et explore les multiples ressources du genre romanesque. Le récit peut se concentrer sur une seule journée (Le Sang noir) ou couvrir un demi-siècle (Le Jeu de patience), être proche du grand roman polyphonique ou de l’«essai de voix» (Coco Perdu). La diversité de cette œuvre unifiée par son sens du tragique montre que son auteur ne peut être réduit ni à son engagement social, ni à son appartenance bretonne. Il est l’ami intime d'André Malraux et d'Albert Camus. Depuis 1983, un prix littéraire porte son nom. Louis Guilloux naît à Saint-Brieuc en 1899. Malgré de nombreux séjours à Paris et un bref passage à Angers, il reste attaché sa vie durant à sa ville natale, dans laquelle il situe l'action de plusieurs de ses romans et où il écrit la majeure partie de son œuvre. Son père est cordonnier et sa mère modiste. À la naissance de Louis, le couple a déjà deux filles. Les difficultés matérielles conduisent la famille à des déménagements successifs au sein de la petite ville. L’expérience de la pauvreté, qui est aussi expérience de l’exclusion, imprègne à tout jamais l’enfant. Son père est militant socialiste. Secrétaire de section, il se présente à plusieurs reprises à des élections locales. L’œuvre de Louis Guilloux, de La Maison du peuple au Jeu de patience garde le souvenir des réunions de section, des espoirs et des désillusions politiques, de la fréquentation des compagnons artisans (Compagnons). Une forme de tuberculose osseuse lui laisse une main gauche légèrement déformée, le rendant inapte aux métiers manuels. C’est pourquoi il entre en sixième comme élève-boursier au lycée de Saint-Brieuc, actuellement collège Anatole Le Braz. L’apprentissage de l’anglais seul semble le passionner. L’été 1914, il est en Angleterre quand la guerre est déclarée. En 1916, il résilie sa bourse et demande un poste de surveillant d’internat. La complexité de sa situation est analysée par Sylvie Golvet. Il aspire à être écrivain, à suivre une voie intellectuelle mais il se sent en porte-à-faux avec son milieu d’origine: il ne veut pas être le «bourgeois de la famille». Il échoue au baccalauréat. En 1921 dans une lettre à Jean Grenier, il confie: «Je regrette seulement d’être un éternel inclassé, et d’avoir tant à me reprocher pour n’avoir pas tenté de me classer.» ... Source: Article "Louis Guilloux" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.